Accidents mortels au travail : un bilan 2024 qui interpelle

Rapport annuel 2024 de l’Assurance Maladie-Risques Professionnels : un bilan qui rappelle l’urgence d’une prévention quotidienne dans les entreprises.

L’Assurance Maladie – Risques professionnels a publié récemment son rapport annuel 2024, révélant des évolutions contrastées en matière de sinistralité professionnelle. Si le nombre global d’accidents du travail recule légèrement, leur gravité, elle, continue de progresser.

Sinistralité 2024 : des indicateurs en baisse… mais des accidents plus graves

En 2024, 549 614 accidents du travail avec arrêt ont été reconnus, soit une baisse de 1,1 % par rapport à 2023 confirmant une tendance à la diminution.

Pour autant, cette amélioration apparente est contrebalancée par une hausse de la gravité des accidents. 
764 décès liés à un accident du travail ont été recensés en 2024, soit cinq de plus que l’année précédente. En intégrant les accidents de trajet et les maladies professionnelles, ce sont 1 297 décès qui sont liés au travail au cours de l’année.

Hausse des maladies professionnelles

Les maladies professionnelles poursuivent également leur progression avec une augmentation de 6,7 %, dominée très largement par les troubles musculo-squelettiques (TMS), qui représentent près de 90 % des cas reconnus. Les indemnités journalières, les incapacités permanentes et les coûts associés suivent cette même trajectoire ascendante.

Des secteurs particulièrement exposés

Les secteurs du transport, de l’énergie, des communications ainsi que le BTP demeurent parmi les plus exposés, concentrant à eux seuls une majorité des accidents mortels. Le secteur de l’alimentation, quant à lui, connaît une progression inquiétante de +20 % des décès.

La prévention n'est pas une option

Ce bilan national fait écho à la campagne portée par le ministère du Travail : SECURITE AU TRAVAIL : la prévention n’est pas une option. L'ambition de cette campagne est de sensibiliser les entreprises sur les mesures de prévention, notamment à l’égard des salariés nouveaux arrivants plus vulnérables : près de 15 % des accidents graves et mortels surviennent au cours des trois premiers mois de l’embauche.
 

Ces constats rappellent que la prévention doit s’inscrire dans une démarche continue et pragmatique. 
Elle commence par une évaluation rigoureuse des risques, ancrée dans les réalités du terrain. Elle se poursuit par la formation des salariés, en particulier des nouveaux arrivants, afin qu’ils adoptent rapidement des pratiques sûres. Elle implique aussi de renforcer les protections collectives et individuelles, d’assurer des postes de travail adaptés, et d’intégrer pleinement les accidents de trajet et les maladies professionnelles dans les stratégies de prévention.

Dans ce contexte, les Services de Prévention et de Santé au Travail Interentreprises jouent un rôle clé : 

  • accompagner les employeurs et les salariés, 
  • outiller les entreprises dans l’analyse de leurs risques, 
  • développer la culture prévention et contribuer à réduire durablement la gravité des accidents.

Demandez conseils à votre médecin du travail.