Le surprésentéisme : un risque pour le salarié et un coût pour l’entreprise !

Afin d’éviter les ennuis ou d’être mal vu par les collègues ou le patron, de plus en plus de salariés viennent travailler malgré des ennuis de santé. Problèmes de dos, fièvre, gastro-entérite… autant de maux qui peuvent non seulement être préjudiciables pour sa propre santé ainsi que pour l’entreprise et celles et ceux qui y travaillent ! Petit rappel des conséquences du surprésentéisme en entreprise.

Les raisons du surprésentéisme

Parmi les raisons les plus couramment avancées on retrouve :

  • La volonté de ne pas mettre ses collègues et son entreprise dans une situation difficile. La solidarité prime.
  • De très bonnes conditions de travail dans l’entreprise.
  • Des valeurs personnelles et morales qui poussent à ne pas vouloir être absent pour une raison que l’on trouve mineure.

Mais on peut également voir parfois des raisons moins avouables et moins avouées :

  • La volonté ou l’impossibilité de déléguer ou de laisser un autre gérer son travail.
  • Un sentiment d’insécurité face à l’absence.
  • La pression du regard de la société et le sentiment de stigmatisation.

Bien entendu il existe probablement autant de raisons que de situations mais en général on retrouve ces grandes catégories dans l’ensemble des réponses fournies par les salariés.

Un risque pour les salariés sur leur santé…

Il est devenu courant et banal de voir ses collègues venir au bureau avec une fièvre de cheval qui dépasse les 40° ou avec un nez qui coule… Tous ces signes qui montrent qu’ils sont véritablement malades mais bien décidés à venir travailler malgré tout.

D’après les derniers chiffres publiés par une étude faite par Malakoff Médéric en 2017 sur près de 2 millions de salariés répartis dans 61 000 entreprises, près d’un salarié sur cinq vient travailler malgré un arrêt de travail prescrit par le médecin. Parmi les raisons évoquées, près de la moitié disent qu’ils n’ont pas pour habitude de “se laisser aller” et l’autre moitié se partage entre les jours d’absence non pris en charge et la peur de se retrouver surchargé de travail à leur retour.

Le souci c’est que ce volontarisme peut aboutir à de graves conséquences. Une pathologie qui exige du repos ou des conditions spécifiques peut s’empirer sur le lieu de travail comme une angine qui provoque des abcès, des fièvres qui peuvent s’aggraver et des états généraux qui seraient dégradés suite au fait de pousser son corps trop loin. Les efforts physiques ou de concentration peuvent aggraver des symptômes et entraîner des complications sur des maladies qui d’habitude sont assez bénignes. Des périodes de convalescence non-respectées peuvent conduire à des pathologies plus graves à long terme.

De plus, avec une forte fièvre ou l’attention focalisée sur des douleurs, comment être pleinement concentré ? Les accidents du travail sont plus fréquents sur des salariés déjà affaiblis par un état de santé fragile. Ce n’est plus 2 ou 3 jours d’arrêt qui sont alors évoqués mais plutôt une semaine à quelques mois !

…Mais également sur la santé des autres salariés !

Le premier risque d’avoir des salariés malades dans l’entreprise est le risque de contagion. Avec les épidémies annuelles qui arrivent avec les premiers jours de l’hiver mieux vaut éviter d’avoir trop de microbes en liberté dans les lieux aussi restreints que les entreprises !  Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’absentéisme pour “maladie ordinaire” représente 28% des motifs d’absence (et 66% des arrêts de courte durée).

Par ailleurs, comment avoir une entreprise performante si les salariés mettent plus de temps à guérir du fait du maintien dans l’atmosphère de ces microbes et bactéries qui sont auto-entretenus par un roulement des salariés infectés ?

Le coût pour l’entreprise du surprésentéisme

Enfin c’est également un coût important pour l’entreprise d’avoir des salariés malades qui viennent travailler ! Au-delà des mauvaises performances d’un salarié malade, le risque de contaminer d’autres salariés va forcément aboutir à la baisse de l’efficacité globale de l’activité.

Un salarié malade est également un salarié moins patient et plus irritable ! Si l’on ajoute à cela le risque de contamination, il n’est pas bon de laisser des clients en contact avec ces salariés !

Mathieu Poirot, fondateur du cabinet Midori Consulting, spécialiste de la qualité de vie au travail, estime entre 14 et 24 milliards d’euros le surprésentéisme en entreprise, tant sur les conséquences directes sur le salarié malade que sur les conséquences indirectes sur le reste de l’entreprise. Il est toutefois aisé de se rendre compte que l’absence d’un salarié durant 2 jours vaut mieux et coûte moins cher que l’inefficacité de celui-ci durant une semaine et l’absence de 2 autres collègues contaminés dans le même temps…

Il va sans dire également que si il arrive la moindre catastrophe à un salarié qui n’était pas censé être au travail de par son état de santé, l’entreprise risque de rencontrer des problèmes d’ordre juridiques et financiers qui peuvent mettre en péril jusqu’à son existence.

Plusieurs solutions pour éviter les problèmes liés au surprésentéisme

Pour éviter tous les désagréments liés au surprésentéisme, il existe avant tout un moyen efficace : La communication !

Plus que la formation des managers et des services RH, il est primordial de faire passer le message aux salariés qu’ils seront plus mal vus si ils viennent malades que l’inverse ! Que ce soit en sécurisant les collaborateurs les plus inquiets, ou en généralisant le télétravail pour ceux qui n’ont vraiment pas envie de perdre 2 jours, il faut avant tout communiquer avec ses équipes pour mettre en place la solution la plus adaptée à chaque personne. Quand bien même on se retrouverait devant un salarié qui abuse ou qui se met en arrêt pour le moindre bobo, il reste intéressant de communiquer pour savoir d’où vient le problème et essayer de le régler ! Dans tous les cas, la communication sera la clé pour éviter que les situations empirent !